Expression libre

 

Dessin réalisé par Estelle

Dessins réalisés par Estelle
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Cette rubrique permet à chaque membre de la Sangha de partager un texte, un poème, un dessin, etc .....

Je suis le monde – Nous sommes le monde

 Réflexions sur la période des crises, par Marc Puissant

 

 

Période de doutes , de peurs. Période charnière, période de crises ?

Nous savons que toute crise nous accule à un inconfort extrême qui nous pousse et nous oblige en quelque sorte à trouver et mettre en place des alternatives dont nous étions jusqu’alors incapables.

Période de tous les possibles où le pire peut voisiner avec le meilleur, tant au niveau individuel que collectif.

L’histoire nous montre que de telles périodes de crises ont engendré des systèmes fascisants ou totalitaires, mais qu’elles ont été aussi l’opportunité de changements radicaux de société, de Renaissance.

Des utopies sont devenues réalités.

Période de crises, période de tous les possibles !

 

Rêvons ! Et si la convergence de toutes ces crises : économiques, financières, sociales, écologiques, religieuses, etc... devenait aujourd’hui le terreau d’une nouvelle manière de penser  et de vivre notre vie en société et son devenir. Et si ces crises nous offraient l'opportunité de nous ouvrir à un nouveau rapport à nous-mêmes, aux autres et au monde. Un monde où l’économie serait au service de l’Homme .

 

Et si voyant notre planète comme un bateau en perdition isolé dans l’espace, un bateau en danger de négligence, nous décidions d’en faire le bateau d’un extraordinaire voyage collectif. Un bateau où la prise de conscience de notre interdépendance avec les autres humains et les autres règnes et toute la planète nous amènerait à penser un mode de rapport basé sur la collaboration, le partage, la convivialité,  la solidarité, la fraternité, la compassion.

 

Quel projet extraordinaire pour notre génération et celle de nos enfants et petits enfants !

Prenant conscience du bonheur de vivre ensemble sur cette belle planète.

Dans la joie de se sentir vivants ensemble, au service les uns des autres.

 

Aujourd’hui , je veux pouvoir dire avec vous tous et toutes :

« Je suis vivant ! vivant avec toi, avec vous !

«  Gratitude ! gratitude !  Soyons plein de joie et de gratitude pour la vie, pour le cadeau du vivant !

 

« C’est le temps de la communication et du partage des richesses que chacun apporte à l’autre et à l’ensemble. Nous choisissons de nous mettre en route vers un nouveau monde fraternel et solidaire.

Personne ne cherche plus à posséder, à prendre, à séduire, à manipuler.

 

La pratique du Dharma-de la Voie- nous aide à développer la Pleine conscience, la Concentration et la Vision profonde qui est la vue juste.

 Elle  permet à chacun d’entre nous d’entrer dans un processus de transformation –guérison de nos blessures, de nos peurs, de nos colères et de notre avidité. Un nouveau regard s’ouvre en nous et nous sortons de l’illusion que nous sommes un « moi séparé ».

 

 Nous voyons que nous sommes en interrelation avec tous les êtres, les animaux, végétaux, minéraux et tout le cosmos. Ainsi chacun comprend que son propre bonheur dépend du bonheur de tous les autres, et que lorsque tu souffres, quelque part je souffre aussi. Désormais, l'individuel et le collectif ne sont plus séparés.

 

  Tous solidaires sur la même planète, sur le même bateau !

 

Le processus de guérison également devient collectif. Chacun de nous par sa propre transformation aide l’autre , les autres, dans leur transformation, et par extension, c’est toute la planète et le cosmos qui sont transformés et qui s’ouvrent à plus de conscience et de paix.

 

Nous pouvons alors nous reconnaitre tous dans notre vraie nature , « nos vrais noms. ».

Nous nous aimons et nous acceptons nous-mêmes avec nos propres ombres et nos lumières, car la tendresse et la compassion animent nos corps, nos coeurs et nos esprits.

Parce que nous nous acceptons tels que nous sommes, nous pouvons voir l’autre, les autres dans leurs vrais visages-sans projections- , les accepter tels qu'ils sont et faire avec eux de vraies rencontres.

Nous n’avons plus peur, ni de nous,  ni de l’autre, et nous n’envions rien à l’autre, puisque nous savons que nous avons tout en nous. En effet, nous sommes déjà ce que nous cherchons à être.

 

Nous reconnaissons la source unique de notre humanité, de nos rêves, de nos espoirs, de nos peurs, de nos blessures.  Nous réalisons que nous sommes tous interdépendants dans ce grand miracle de l’existence.

Nous découvrons notre véritable nature : Je vois que je suis toi et que tu es moi, Je vois que je suis le monde, que tu es le monde.

 

Rassemblons et partageons nos richesses intérieures et extérieures, pour créer un monde d’amour ouvert à tous, et particulièrement à ceux qui souffrent et sont perdus! Chantons ensemble l’existence, ivres de cette énergie du Vivant!

 Unissons nos voix et notre joie pour créer un monde meilleur, un monde qui permette à chacun de s’ouvrir au meilleur de lui-même et de pouvoir mettre son énergie créative au service de l’ensemble.

 

C’est le temps du partage, de la fraternité et de la compassion ! Ouvrons toujours plus grand notre cœur  pour pouvoir mieux entendre la souffrance des êtres et les aider sur leur chemin de transformation! Soyons créatifs et rayonnons la joie, et toute la création jubilera avec nous !

 

 

Rendons grâce ! bénissons ! célébrons ! 

 

Ce n’est qu’en célébrant la vie que nous pouvons rencontrer le fondement ultime de toute chose et aller au-delà de la roue des naissances et des morts.

 

Pour moi, l’action juste dont nous parlons dans l’esprit du bouddhisme engagé,  c’est l’action accomplie à partir de la vue juste, dans cet esprit d’interdépendance.

 

« Gate gate Paragate, Parasamgate ,  Boddhi  svaha » ! « Tous ensemble, en marche vers l’autre rive !  Pour l’Eveil ! Alléluia ! »

 

 

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La Cloche, par Marc Puissant

 

La cloche c'est la voix du Bouddha

qui nous rappelle que nous sommes tous les vagues d'un même océan,

 que nous sommes océan,

et donc que nous possédons tous la Nature d'Eveil.

Et l'Eveil ce n'est pas pour demain

 car demain n'existe pas;

L'Eveil c'est ici et maintenant

 

Le lieu où tu te tiens est le lieu de ta vie

et de la plénitude,

le lieu de la rencontre, le lieu du rendez-vous.

Mais à cet instant es-tu au rendez-vous avec...?

La pleine  conscience nous mène à la vision profonde,

au lieu du rendez-vous avec nous-mêmes, avec le Vivant en nous,

dans ce lieu où tout est là

depuis le non commencement

en attente de se dire et de s'offrir.

 

Lieu de l'arrêt, de la pause,

lieu du silence et de la solitude, lieu de l'ineffable

lieu de la source et de l'océan

lieu du non moi et de l'Inter Etre.

 

Posons-nous dans la nudité de l'instant et de l'esprit,

sans attente car il n'y a rien à chercher,

sans bagages car il n'y a nulle part où aller,

dans l'acceptation bienveillante de l'instant,

dans un lâcher prise confiant,

Totalement "un" avec ce qui est

corps, parole et esprit en parfaite harmonie.

 

Nous savons que tout est là dans l'énergie du Vivant

qui vibre dans le son de cette cloche

et qui illumine et respire

dans  chaque cellule de mon être

jusqu'aux confins du cosmos.

 

En lien avec tous les êtres

nous nous laissons porter, baigner, respirer

totalement Un et vivant dans le "ça respire"

du grand Souffle du Vivant qui nous embrasse tous.

Dans la paix, la joie, l'amour et la gratitude de tout mon être..

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Le slam de Tréminis

 

Un texte de Sylvie Baudouin

Mon nom s'efface sur ma tasse.
Autour de ma tente l'herbe se tasse.
Il n'y a plus de tilleul sur la table à thé.
Ma chemise de randonnée commence vraiment à puer.

Je ne regarde plus les étoiles de la même façon
Et pourtant ce sont les mêmes qu'à la maison.
Je prends mon enfant par la main
Je lui dit "n'ai pas peur de demain".

Des inconnus sont devenus des amis
À chaque partage ils m'offrent un peu plus de leur vie.
Tu reçois ton nom de Dharma
Et je te sers fort dans mes bras.

Je pleurerai l'absence du silence
Et la joie de vos coeurs immenses.
Je vais quitter une chouette et en retrouver une autre.
J'ai envie de relire la vie des apôtres.


On invite la cloche pour la dernière fois
Et j'emporte Tréminis avec moi.

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Rencontre au Village des Pruniers

 

Un texte de Marc Puissant

L’éclair d’un instant, il sût qu’il était arrivé. Il sût qu’il était chez lui dans sa vraie famille .
La porte s’était ouverte soudain, comme ça , tout simplement.

Les paroles de Thay (Thich Nhat Hanh ) parlant du Dharma avaient réveillé en lui un écho insoupçonné, et de ce feu qui couvait depuis longtemps déjà , les flammes ont jailli soudain et tout est devenu lumineux. C’était un matin d’été début août 1996.
Tout cela arrivait si simplement. Tous les doutes et les résistances de ces dernières années concernant la philosophie bouddhiste s’évanouirent , ainsi que toutes les questions métaphysiques. (...)

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Prendre soin de son enfant intérieur

Un texte de Marc Puissant

 

Texte inspiré par l’écoute de l’enseignement de Thich Nhat Hanh du 31 12 2010, dont une partie traite de l’enfant intérieur

 

Notre enfant intérieur est toujours vivant en nous, mais comme il a été jadis blessé, parfois violenté, abandonné, non reconnu  dans ses désirs , il a très peur de se manifester. Il vit dans le passé enfermé dans le souvenir et  la trace de ses blessures .

 

Renouer le lien avec lui, le rassurer

 

Il nous appartient d’entrer en contact avec lui d’abord pour le rassurer, lui dire que l’on est là pour lui, pour prendre soin de lui., d’elle, puis pour écouter sa souffrance .

 

Soyons patient et persévérant, car il nous l’avons si souvent négligé, ou alors, lorsque nous sommes revenu vers lui nous étions encore trop fragile pour le sécuriser , nous l’avons laissé désemparé et il ne fait plus confiance à personne.

Parlons-lui comme nous parlerions à notre propre enfant :

 

«  Petit garçon, petite fille, Je sais que je t’ai trop longtemps négligé(e), mais aujourd’hui je suis là pour toi. Parle- moi de toi, parle moi de ta souffrance, de tes peurs, de tes besoins, de tes désirs.

 je te promets de prendre chaque jour du temps pour revenir vers toi  ! »

 

Ecouter sa souffrance

 

« Mon enfant je suis vraiment là pour toi !.Parle-moi de toi !

 

«  Je sais que tu vis toujours dans le souvenir et la peur du passé,  car à cette époque tu étais seul (e), fragile, vulnérable , abandonné( e )  sans aucun moyen de te défendre .

Tu as dû mettre en place une carapace en toi et autour de toi pour te protéger,  et pendant tout un temps cela t’a permis de survivre , mais au prix de combien de souffrances !

Aujourd’hui ces moyens de défense ne te sont plus utiles et sont même devenus  un obstacle à ta vie, à notre vie »

 

L’assurer de notre compréhension et de notre compassion

 

« Aujourd’hui enfin, j’entends et je comprends ta souffrance et je suis plein de tendresse et de compassion pour toi. Avec toi j’embrasse ta souffrance !

avec toi j’accepte ce qui a été,

avec toi j’accepte ce qui ne fut pas et que nous aurions aimé avoir, recevoir, vivre ! ;

avec toi je confie à la terre ces blessures afin qu’elles deviennent le compost de notre éveil !

 

« Je ne te juge pas, je  t’accepte et je t’aime tel, (telle)  que tu es ! »

 

L’inviter à s’installer dans le présent

 

L’assurant de la sincérité de notre amour pour lui,  pour elle, nous allons l’inviter à quitter la prison du passé  pour revenir dans l’ici et le maintenant. :

 

 « Mon petit, ma petite si tu le veux, nous pouvons mettre fin à ces souffrances et guérir les blessures du passé,  mais pour cela tu dois accepter de quitter l’enfermement du passé.

 

«   Rejoins-moi dans le moment présent !

« Regarde, je suis adulte maintenant , solide et aimant, animé par l’énergie de la pleine conscience.

« Regarde ! tu ne risques plus rien , nous ne risquons plus rien.

« Avec moi tu n’es plus vulnérable ; nous avons maintenant les moyens de nous protéger , nous avons la lumière du Dharma qui nous guide, la protection du bateau de la Sangha qui nous porte »

 

«Mon enfant, mon petit, ma petite… ( je nomme mon prénom)

 je m’engage à être désormais pour toi le bon père, la bonne mère que tu aurais aimé avoir et je t’assure de mon amour ; je ne t’abandonnerai  plus jamais !

Je vais écouter tes besoins , prendre soin de toi, et t’aider à grandir en moi ;

 

«  Prends ma main , et ensemble avec la Sangha, gravissons la colline de la décennie, marchons ensemble dans la Terre Pure, dans le Royaume de Dieu  ! »

 

« Ouvre les yeux et le cœur, instant après instant, contemple avec moi les merveilles de la vie :

 la pleine lune, les vagues sur la mer et le perce neige dans le pré,

 écoute le chant du merle et le murmure du ruisseau

 déguste  ce thé délicieux, sens la caresse du vent doux sur ta peau ! .

 

« Découvre avec moi le bonheur d’aimer et de se laisser aimer,

Laisse-toi surprendre, étonner , émerveiller à chaque instant !

 

« Ose la vie ! ose entrer dans la liberté et l’amour !

Ose avec moi,   rire, chanter et danser la vie qui s’offre à nous dans toute sa nouveauté ! »

 

Rappelons-lui cela chaque jour afin qu’il ose revenir dans le moment présent et qu’il réalise qu’il ne risque plus rien. Qu’il découvre ainsi la joie de vivre.

 

Rappelons-nous que le Bouddha, comme l’enfant blessé sont toujours là, vivants et disponibles en nous et que nous pouvons les inviter et leur parler à chaque moment.

 

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Être

Un texte de Bernard L.

Traverser la nuit
Pour admirer cet aurore naissant
Promesse de tant de possibles,
Arrêter de combattre les orages
Mais danser avec la pluie,
Regarder cet arc en ciel
Ou seul le subtil mélange
De la pluie et du soleil
Permet d'en contempler toutes les couleurs...
Puis s’accueillir chez soi
Avec bienveillance
Et puiser cette immense force
Qui vient de cette source
Qui peut toujours jaillir
Si on creuse toujours...
Éprouver la fleur de l'instant présent
Et savourer la densité
De chaque seconde qui vibre
Tout est déjà là, si proche,
Rien à créer, tant à découvrir...
Se laisser immerger sans retenue
Écouter ce que le silence nous murmure
Avancer sur son chemin
Et apprécier chaque pas accompli
Comme une ouverture au monde
Comme une ouverture à la vie...

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Dialogue avec son enfant intèrieur

Un texte de Sophie

Bonjour, je suis "tombée" sur votre site suite à la recherche sur le net du texte sur la pratique de l'enfant intérieur et c'est ainsi que j'ai découvert votre blog sur la Sangha Chemin d'Eveil de Lyon.


C'est également sur votre blog que j'ai pu lire dans un passage sur la retraite d'hiver 2010-2011, que je vous remets ici pour que vous voyiez de quel passage il s'agit: "En nous tous se trouve un enfant. Cet enfant a-t-il encore la capacité de s’émerveiller ? En nous peut-être se trouve cette part de l’enfant qui n’a pas grandi et qui est bouleversé par le monde. Cet enfant a acquis une manière de sentir le monde. Peut-être a-t-il cultivé une saine image de lui-même ou bien au contraire a-t-il cultivé un sentiment de mésestime personnelle amenant un sentiment d’insécurité. Certains d’entre nous ont grandi en se sentant aimés, désirés et appréciés ou bien en se sentant blessés, violentés, abandonnés, non reconnus dans nos désirs.

Comment retrouver cette capacité d’émerveillement ?

Prenons du temps de qualité avec cet enfant en allant dans un endroit où nous nous sentons en sécurité, bien à l’aise, où nous ne serons pas dérangés, comme par exemple dans un jardin au pied d’un arbre, dans notre cuisine devant une tasse de thé, au bord d’un lac, d’une rivière, dans notre salle de méditation, etc….une chose importante à ne pas oublier de faire est d’éteindre notre téléphone portable. Installons-nous confortablement et parlons-lui ou bien écrivons-lui. Entrons en contact avec cet enfant tout d’abord pour le rassurer, lui dire que l’on est là pour lui, pour prendre soin de lui, d’elle, car peut-être cet enfant a peur de se manifester. Parlons-lui comme nous parlerions à notre propre enfant. Voici un exemple de dialogue que nous pouvons avoir mais petit à petit la connexion deviendra plus intime, plus personnelle."

J'ai eu vraiment envie d'expérimenter le dialogue avec mon enfant intérieur.

Et voila ce que cela a donné:

"Ma Chère petite Sophie, mon enfant intérieur,
j'ai appris ton existence hier lors de la lecture du texte de méditation sur l'enfant intérieur. Je n'ai eu aucun mal à sentir ta présence et même à te visualiser. Tout cela a été pour moi très bouleversant, émouvant et a fait revenir à la surface beaucoup de souvenirs, de souffrances et de blessures profondes.

Je t'ai vu petite Sophie, blessée mais avec cette volonté de savourer la vie qui te caractérise tant. Je ne t'ai pas jugée et je le ferais jamais; tu as grandi comme tu as pu, ayant pas toujours l'aide et le dialogue que tu aurais souhaité avec tes parents. Je t'ai regardé hier avec beaucoup d'amour, de compréhension et je t'ai souri, comme j'aurai souri à mon enfant si j'en avais un. Tu étais une petite fille très sensible et émotive, je me reconnais en toi, de ce côté là je n'ai pas changé.
Vois tu petite Sophie, j'ai découvert le bouddhisme il y a peu de temps, j'essaye de pratiquer la Pleine Conscience au quotidien et de me concentrer sur l'ici et maintenant. J'ai appris que regarder en arrière, repenser et regretter le passé ne servait à rien. On ne peut changer le passé.
N'ai pas honte petite fille de ce que tu as vécu, de ce que tu as fait; c'était ta manière de réagir face à tes blessures. Tu t'es construite des protections face à ce que tu ne pouvais pas recevoir et tu as grandi du mieux que tu as pu.
En même temps que je t'ai découvert, j'ai aussi vu mon père et ma mère étant enfants. J'ai réalisé petite Sophie, que mes parents eux aussi avaient été ce petit garçon et cette petite fille de 5 ans blessés et que tu n'étais pas la seule dans cette histoire à avoir souffert.

Je ne souhaite pas trainer ces lourdes chaines et ces graines de souffrances avec moi, ni les transmettre par la suite, ni te laisser avec car une personne ne peut être sereine que si la souffrance n'est plus présente.

Petite Sophie je t'aime très fort, j'ai beaucoup d'admiration pour toi. Viens me rejoindre dans le moment présent, tu verras, cela apporte Joie, Paix, Bonheur et sérénité. Viens me rejoindre dans ce temps de méditation et au quotidien. Ensemble, que nous puissions nous soutenir, marcher main dans la main pour regarder profondément en nous et avancer sur le chemin de la guérison de nos blessures et de la réconciliation. Cela prendra surement du temps mais qu'importe, à deux, on est tellement plus fort.

Un grand merci pour l'existence de votre blog, sans celui ci je n'aurai pas eu l'idée de mettre tout cela par écrit! Je désirais témoigner ici du bien que cela m'a fait et du rendu de ma lettre; en signe de remerciement et de gratitude,

Un lotus pour vous, amis de Sangha
Sophie

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Du Militant au Bodhisattva par Marc Puissant

Problématique

Face à la crise de société, face au défi de la transition écologique, face à la peur, la colère, l'individualisme  et à la violence qui se manifestent un peu partout dans le monde. Nous avons besoin plus que jamais d'artisans de paix qui s'engagent collectivement pour témoigner d'une manière non violente qu'un autre type de société est possible. Des artisans de paix qui soient capables de mettre en œuvre dès maintenant "le monde dont nous rêvons » , à travers des projets alternatifs concrets où la fraternité, le respect de l'homme et de la planète, le  partage des richesses et des compétences, la  collaboration, l'entraide seront  nos valeurs.

 Ils devront témoigner qu'une société qui met l'économie au service de l'homme, et non l'inverse, et qui se dégage du mythe de la croissance sans fin ne nous renvoie pas à l'âge des cavernes. Ils témoigneront au contraire que la frugalité volontaire et la sobriété heureuse peuvent apporter plus de justice, de respect, du bien-être, de la joie et de la convivialité ;

Ils vont créer des communautés de vie en ville et dans les campagnes. Ces communautés s'appuieront sur une éthique laïque ou sur une spiritualité. Elles seront des pôles de lumière dans l'obscurité ambiante, des oasis de paix dans un monde de violence.

Le militant

Le militant que nous avons peut-être été et qui se met au service d'une cause, dénonce le vol, l’oppression, l’exploitation et l’injustice sociale, la destruction de la vie et de la planète; il va combattre le système en place pour réclamer plus de justice ou de respect des droits de l'homme, etc... Le militant qu'il soit politique, syndical, écologiste ou associatif a été utile pendant tout un temps et l'est encore aujourd'hui; .Mais ces militants vont devoir changer ce niveau de conscience, car comme l’a dit justement Albert Einstein : « Nous ne pouvons pas résoudre les problèmes en utilisant le même genre de réflexion que nous avons utilisé lorsque nous les avons créés ». Ces militants vont donc devoir muter pour prendre progressivement le chemin des bodhisattvas.

 

Qu'est-ce qu'un bodhisattava?

Le boddhisattva - dans la voie du bouddhisme mahayana - est une personne homme ou femme qui a fait le vœu d'aider tous les êtres à sortir du monde de la souffrance et à entrer en bonheur. Par ailleurs, Il fait aussi le vœu de  renaitre, de se remanifester sur terre tant qu'il y aura des êtres en souffrance.

C’est la bodhicitta – l’esprit d’amour qui l’anime.

 

Quelles sont ses spécificités ?

- Le boshisattva pratique la voie enseignée par le Bouddha : les quatre Nobles Vérités et le Noble Sentier Octuple. Il développe en lui la vue juste qui est celle de l’impermanence, du non soi et de l'interdépendance.

Comme le dit le Bouddha dans le Sutra du diamant, il sait qu’au niveau ultime il n’a pas de soi séparé, de même pour celui qu’il va aider. En fait personne n’aide personne, seul l’amour et la compassion circule entre eux.

Néanmoins il reste humble car il sait qu’il est un bodhisattva débutant en route sur le chemin de transformation et de guérison de ses blessures ; c'est à dire qu'il a pris conscience de ses souffrances, et de la cause de ses souffrances. Il accepte ses fragilités et  ses ombres,  et il les embrasse avec bienveillance au lieu de les nier ou de les combattre. C’est ce regard de tendresse pour lui qui va lui permettre d’ouvrir son cœur aux autres.

Il met alors en place de nouveaux comportements éclairés et nourris par les six Paramitas : Dana= Le don-la générosité, Sila= l’éthique, Ksanti=la patience-l’inclusivité, Virya= l’effort-la persévérance, Dyana= La méditation-concentration, Prajna= La sagesse-compréhension.

La pratique des 5 Entrainements à la pleine conscience va donc l’aider à développer progressivement la vision profonde de l’interdépendance de toute chose : des êtres vivants, de la planète, de l'économie, de l'écologie, du social, du politique, du spirituel. Cette vision-compréhension va également lui permettre d’avancer vers la pensée juste, la parole juste, l’action juste et les moyens d’existence juste et de s’ouvrir à la compassion.

De même il entre de plus en plus en lien avec sa Source, avec sa vraie nature et il touche cet espace vaste d’accueil au cœur de lui-même. Alors il se sait guidé et inspiré par ce plus vaste que lui. Il comprend qu’il n’y a rien à chercher car il est déjà ce qu’il cherche à devenir. Il a seulement à lâcher prise et à se dépouiller de tout attachement ; de l’avidité et de l’aversion.

 

-Il voit aussi que l’individuel et le collectif sont interdépendants. L'un nourrit l'autre en positif comme en négatif. « Son bonheur est ton bonheur, ta souffrance est sa souffrance ». De même chez lui, intérieur et extérieur sont en résonnance. Il sait que faire la paix en lui-même contribue à la paix du monde.

-Il connait la loi du Karma, c’est pourquoi  il fait tout son possible pour générer des pensées, paroles et actions bienveillantes.

Il n'hésite pas à parler ouvertement des situations injustes et à s'engager si nécessaire même si cela peut lui créer des difficultés ou menacer sa  sécurité. Mais il est toujours respectueux et bienveillant avec ceux qu'il combat. Dans cette voie de la non violence, il ne fait pas cavalier seul, mais chaque fois que cela est possible il agit en lien avec d’autres ou avec sa sangha, car il connait la puissance de la vision et de  l’énergie collective de l’amour.

-Face aux sollicitations désagréables, Il est de moins en moins emporté par ses émotions. Il ne régit plus  mais il répond aux situations sur la base de la vue juste, de la pensée juste, de la parole juste de l'action juste. Dans l’engagement qu’il mène, il est conscient de la part de ses éventuelles projections.

-Il connait ses limites, Il apprend à prendre soin de lui et « il nourrit sa joie le matin afin de pouvoir soulager les souffrances des autres l'après-midi ».

-Il n'est pas dans la toute puissance, il sait qu'il n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan, mais cette goutte est unique. Il accomplit son action de son mieux sans s'attacher au fruit de cette action. Il sent lorsqu'il doit persévérer ou lâcher prise lorsque les conditions ne sont pas réunies.

Dans la vision de non-soi, il est de plus en plus dans le non-agir. Son ego se « dissout » jusqu’au moment où « ça agit en lui ». Par conséquent il est de moins en moins touche’ par le blâme ou par les louanges, par la réussite ou par l’échec.

Si son esprit est ouvert à la grande compréhension, son cœur s’ouvre de plus en plus aux quatre illimités : la bienveillance ou bonté aimante, la compassion, la joie et l’équanimité.

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